Le magazine Valeurs Actuelles rapporte que d’après Mila, « on n’a plus d’autre choix » que de voter pour Éric Zemmour et de « passer au moins un temps par cette radicalisation ». Mon engagement au sein du mouvement de la Droite Antifasciste, ainsi que mes convictions libérales, humanistes, progressistes et féministes, m’interdisent de rester silencieuse face à l’inquiétant spectacle qui se déroule sous mes yeux.
Je soutiens toujours la Mila victime de harcèlement et de menaces visant à lui interdire de critiquer la religion musulmane. Je me désolidarise formellement et catégoriquement de la Mila qui s’affirme chaque jour de plus en plus clairement comme militante conservatrice galvanisée par une foule de cinglés chrétiens. Il faut distinguer d’une part la victime de violences, qui doit être protégée, et d’autre part la personnalité publique qui utilise ce statut de victime pour servir de femme-sandwich à l’intégrisme chrétien fascisant prôné par Éric Zemmour.
Je m’inquiétais déjà dans cet audio il y a quelques mois de la sinistre récupération de l’affaire Mila par des idéologues centro-conservateurs et voilà que mes craintes se sont déjà concrétisées en un soutien louvoyant au pire candidat liberticide de la campagne 2022.
L’horreur du harcèlement terroriste dont a fait l’objet Mila, puis par sa récupération par des groupuscules assimilationnistes du centre conservateur, nous rappelle que tout centrisme mène au conservatisme et que le conservatisme prépare toujours le lit du fascisme. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ce ne sont pas juste les extrémistes qui ont porté les fascistes au pouvoir. Ce furent surtout les centristes d’alors, les bourgeois les plus respectés, qui permirent aux régimes fascistes de voir le jour, en se cachant derrière la fameux “on n’a plus d’autre choix”, “c’est malheureux mais il faut bien en passer par là”. Le coup du “fascisme par nécessité” est une vieille ficelle de la propagande bourgeoise réactionnaire. Elle voudrait faire la promotion la plus efficace possible du fascisme dans un pays démocratique comme la France, qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. La promotion molle et lâche du fascisme est beaucoup plus efficace que les bras tendus des crânes rasés, et la bourgeoisie nostalgique de Vichy qui médiatise désormais copieusement Mila le sait mieux que personne.
Il y a 2 ans, j’ai eu l’honneur d’avoir lancé la campagne de soutien à Mila, alors menacée de mort par des milliers de fanatiques musulmans qui l’accusaient de blasphème contre leur dieu Allah. Le harcèlement athéophobe, lesbophobe et gynophobe qu’elle subissait était d’une violence insoutenable, et plus insupportable encore était le silence général entourant la jeune fille, tant à gauche que chez les centristes et les conservateurs.
J’ai consacré plusieurs semaines à organiser bénévolement la campagne de soutien à Mila. J’ai recueilli son témoignage en procédant à une méticuleuse vérification des faits allégués, je l’ai publié sur mon magazine féministe Bellica, j’ai lancé le hashtag Je Suis Mila et j’ai créé une pétition de soutien réclamant une protection policière pour Mila, qui a recueilli 26 000 signatures. Mon travail et ma détermination ont payé, l’affaire est remontée jusqu’à la présidence de la République, et des mesures ont été prises.
Je suis fière d’avoir travaillé pour défendre le droit à critiquer les religions dans mon pays, si durement touché par le terrorisme des militants de la charia islamique, après avoir mis des siècles à se libérer de la charia chrétienne.
Mais depuis de nombreux mois, la personne que j’avais défendue avec tant d’ardeur montre un nouveau visage à propos duquel je ne peux plus me taire. J’observe chez elle une radicalisation ultra-conservatrice, qui s’est récemment traduite par une promotion explicite du candidat néo-fasciste Éric Zemmour.
Je refuse d’être, de quelque manière que ce soit, associée à une personnalité qui utilise sa notoriété acquise via son statut de victime pour promouvoir Éric Zemmour, homme politique fasciste financé par les plus grandes fortunes chrétiennes de France, connu pour :
- Son œuvre de réhabilitation médiatique du régime de Vichy
- Son militantisme pour le rétablissement de la charia chrétienne allant jusqu’à la christianisation forcée des prénoms, et donc l’interdiction des prénoms païens européens
- Sa gynophobie pathologique se traduisant entre autres par son militantisme pro-agressions sexuelles et son négationnisme de la notion même de viol. Dans ses livres, il présente le fait de mettre des mains aux fesses des femmes dans les transports publics comme une tradition française à chérir, et il explique que lorsqu’un bourgeois riche viole une femme prolétaire, celle-ci n’est pas vraiment victime de viol. Éric Zemmour a également soutenu Dominique Strauss-Khan non pas en niant les faits qui lui étaient reprochés, mais en glamourisant le viol, qu’il qualifie “d’amours ancillaires”. Pour lui, la vraie victime n’est pas la femme violée, mais plutôt l’homme violeur contre qui la femme porte plainte. Éric Zemmour se revendique fièrement « prédateur sexuel” animé d’une certaine « violence ».
Honte aux adultes qui poussent Mila à s’avilir chaque jour davantage dans son addiction aux réseaux sociaux et à l’attention médiatique, la privant de la tranquillité nécessaire à toute maturation psychologique, émotionnelle et politique.
Honte aux centristes qui utilisent à pleins tubes Mila pour leur militantisme réactionnaire, tout en prétendant s’opposer aux “récupérations politiques”.
Honte à la foule de porcs qui a instrumentalisé l’affaire Mila à des fins de propagande anti-féministe, tout en occultant le fait que l’affaire Mila a justement été révélée par le magazine féministe Bellica et que la campagne #JeSuisMila a été initiée et organisée par une féministe dont la pétition de soutien à Mila a recueilli 26 000 signatures sans l’aide d’aucun média. Pendant que la Licra utilisait l’affaire Mila pour vomir sa haine antiféministe, elle intentait un procès à la féministe qui avait lancé l’affaire Mila, la traînant devant la justice pour une vidéo dénonçant la misogynie islamique, procédure inique qui se solda heureusement par un non-lieu.
Honte aux crétinisateurs professionnels qui mettent toute leur énergie, tout leur argent, toute leur force de frappe médiatique au service de l’imbécilisation des débats publics.
Il n’y a jamais de bonne raison de soutenir le fascisme. Ni le fascisme, ni la charia islamique ne sont jamais défendables, quelles que soient les circonstances. La gauche présente l’islamisation comme un antidote contre le fascisme, et les conservateurs présentent le fascisme comme la solution à l’islamisation. Les centristes sont juste des conservateurs qui prétendent ne l’être qu’à regret. Avoir été victime des militants de la charia musulmane ne donne pas à Mila d’excuse valable pour militer en faveur du candidat de la charia chrétienne.
En réponse au double défi de la montée du fascisme et de l’islamisation en Occident, au travers de mes écrits divers et notamment de mon livre, j’ai proposé une alternative libérale, humaniste, féministe et démocratique. Cette alternative aurait pu nourrir les « questionnements » de Mila, que je croyais sincères, mais les centro-conservateurs ont choisi de lui empêcher cette évasion de leur cirque fascisant.
Je ne veux être associée d’aucune façon à cette descente aux enfers en feuilleton de 200 épisodes, alimentée par des journalistes serviles, des rédacteurs en chef charognards et des professionnels de la politique au cynisme écœurant.
Quant à celles et ceux qui veulent sortir du cirque de la politique bourgeoise gaucho-conservatrice, je les invite à lire le Manifeste de l’occidentalisme, coécrit avec Yann Meridex, et tout particulièrement les chapitres suivants :
- Manifeste de l’occidentalisme, 8.2, « Le nouveau danger islamique »
- Manifeste de l’occidentalisme, 8.3, « L’immigration extra-européenne, armée de réserve de la réaction »
- Manifeste de l’occidentalisme, 7.2, « La bourgeoisie unie malgré elle »
"Votez Eric Zemmour sinon je vais mourir"
Puis : "Ouin j'ai jamais fait la pub de Zemmour".
Dites-moi que c'est une blague.
... Ok. Elle s'est clairement foutu de ma gueule.
Quand elle a commencé à faire davantage de photographies, à mettre en avant son envie de chanter et proposer ses maquillages artistiques sur son Instagram, j’ai cru voir un début prometteur. Elle pouvait, dans une moindre mesure, continuer de profiter de la liberté permise par les rares réseaux sociaux à ne pas la boycotter et qui offrent à des gens, y compris de son âge, de pouvoir exprimer leur univers. Il n’y avait d’ailleurs rien de plus hideux que de voir des individus critiquer cette recherche d’évasion et de création comme si elle devait, au nom d’une vision martyrisante des victimes, être dans une position mortifère et dépressive. Il n’y en avait même pour pleurnicher sur sa récente demande de certification.
Mais, depuis un moment, je suis lasse de la voir tourner en boucle, sur les “wokes”, entre autres choses, et de prêter sa plume à un énième machin réac dont mon cerveau a décidé de ne pas retenir le nom plus que de raison . Peut-être parce que, face au harcèlement qu’elle subit, à ses yeux, la plus grosse des trahisons vient des wokes. Elle a sans doute des comptes à régler avec ce groupe politique dont elle n’avait pas envisagé un harcèlement si constant et durable. Mais je désespère de la voir devenir le porte-voix de groupes conservateurs qui se servent de sa personne pour promouvoir l'arriération et le fascisme, par le biais du christianisme moribond pour les uns, l’assimilationniste liberticide pour les autres quand ce n'est pas les deux à la fois.
Je viens, à l’instant, de me taper une partie des tweets consacrés, une nouvelle fois, à son hashtag. Je pensais que ça venait de cette histoire de certification. Puis, j’ai vu cette énième folie en ligne, dont seuls les conservateurs wokes, catholiques et centristes ont le secret, qu’elle a elle-même déclenchée en tenant des propos qui, même si elle a voulu les démentir, montre bien sa propre instabilité et le hochet d’asile qu’elle est devenue.
J’ai l’impression de voir la même folie conservatrice autour de sa personne, qu'elle entretient malgré elle ou non je ne cherche même plus à savoir, revenir en boucle comme un rongeur courant à l'intérieur de sa roue.
Ce cycle continu et abrutissant me lasse. Je lui souhaite néanmoins de s’en sortir, de ne plus subir la haine et les menaces ainsi que la perpétuelle suppression de ses libertés fondamentales mais ni son sort, ni le nôtre, ne seront résolus par les conservateurs fascisants qui l’entourent et la cajolent au nom même de l’antifascisme.
Je suis choquée par cette obstination, dans de nombreuses rédactions, à la tirer vers le bas. Ses textes semblent avoir été fabriqués à la chaîne par un générateur automatique de tribunes de Causeur
Pitié, que ce cirque prenne fin.
Mila : "Si vous ne votez pas Zemmour, vous aurez ma mort sur votre conscience. En fait, si vous ne votez pas Zemmour, je m'immole par le feu."
15 minutes plus tard et 200 tweets d'asile likés entre temps :
Mila : "Comment ça ? Non, je n'ai jamais appelé à voter Zemmour."
Il y a des failles dans l'espace-temps, c'est la seule explication.
La vitrine
Mila : "Je suis très très attachée à la laïcité, je sais que je serais la première visée par l'intégrisme chrétien prônée par Éric Zemmour s'il était élu blabla."
L'arrière-boutique dans ses likes
Quel est cet asile ? J'ai vu d'autres choses, mais je préfère m'arrêter là. L'hypocrisie ça m'énerve vraiment.
Ok....Même en parlant d' "instabilité" ou de "folie conservatrice qu'elle entretient malgré elle ou non", j'étais loin du compte. Je suis sans voix. Ce vortex d'asile se déplacera sans moi.
Bonne conclusion. Et beau mantra