Décryptage de la décision de #NousToutes de cesser le décompte des féminicides

Le collectif Nous Toutes a annoncé qu’il cessait de relayer le décompte des victimes de féminicides. Leur communiqué pue la trouille et affiche un degré impressionnant d’asilification. On retrouve encore et toujours la tyrannie de l’informel et la dépendance institutionnelle envers la gauche déconstructionniste. C’est comme ça qu’on se retrouve avec une asso qui se proclame représentative de TOUTES les femmes mais qui ne fait que ramper servilement devant l’agenda de la gauche déconstructionniste, obéissant ainsi à la frange la plus cinglée et la plus misogyne des militant.e.s trans. Il y avait déjà eu un énorme red flag lorsque le compte instagram de Nous Toutes avait annoncé ne plus employer le mot « femme » pour parler de règles et de grossesse, afin de ne pas exclure les hommes trans. Depuis quand le féminisme est-il censé effacer le mot femme par souci d’inclusivité envers des hommes ? Dans son communiqué, Nous Toutes martèle une fake news : « la transphobie n’est pas une opinion mais un délit puni par la loi ». Non. Ce sont les violences transphobes qui sont prohibées, pas le fait d’avoir une opinion qu’un anonyme d’internet qualifie de transphobe. Nous Toutes considère comme transphobe le fait d’utiliser le mot « femme » pour parler de règles puis dit que la transphobie est un délit puni par la loi. Cette organisation essaye de terroriser les femmes en tentant de leur faire croire qu’en France, on envoie des gens en prison quand ils parlent des « règles des femmes ». Cela n’existe que dans les fantasmes des misogynes planqués qui tirent les ficelles de Nous Toutes, pas dans un Etat de droit comme la France.

Cette affaire sordide ne fait que confirmer ce qu’on savait déjà sur le « féminisme inclusif » : il exclut 80% des femmes de notre pays pour inclure des hommes misogynes et des militantes de la religion la plus misogyne de la terre.

La rhétorique rassembliste cache toujours une arnaque. En se nommant « nous toutes », cette association entretient le flou sur sa doctrine et sur son inféodation, ce qui lui permet d’agréger une foule de « petites mains », ces nuées de femmes féministes qui accomplissent bénévolement un travail au service de la défense des droits, des libertés des femmes et de la protection des femmes contre les violences gynophobes. La plupart de ces femmes sont bien loin de s’imaginer qu’elles travaillent pour une organisation entièrement inféodée à l’agenda de la gauche déconstructionniste. La plupart des femmes qui se sont engagées au sein de Nous Toutes, et notamment les centaines de milliers de femmes qui ont défilé dans les rues sous la bannière Nous Toutes en croyant juste participer à une mobilisation contre les violences misogynes. Elles n’ont pas la moindre idée des débats autour de l’articulation entre activisme féminisme et activisme trans.

Enfin, on apprend une chose intéressantes dans leur communiqué de la honte : malgré les dizaines de milliers d’euros qu’elles brassent, elles n’ont jamais songé à payer les femmes qui accomplissent le travail de décompte des féminicides. Elles n’ont jamais jugé utile de professionnaliser ce travail pourtant fondamental, partant du principe qu’il y aura toujours des femmes pour travailler sans rémunération. Ça commence à être un peu fatigant, ce « féminisme » qui compte toujours sur le travail gratuit des femmes, pour ne pas dire la bonnichisation.

On voit aussi là comment l’idéologie déconstructionniste maintient les « féministes » de Nous Toutes dans un état mental infantile. Une poignée de militants misogynes de gauche leur met un coup de pression en privé, leur réflexe est de leur obéir immédiatement, et de balancer à la poubelle un travail d’une extrême importance, avant même de se demander par quoi remplacer ce travail. Elles crament leur propre maison parce qu’un mec y pointe un défaut, sans même prévoir une tante quechua pour passer la nuit. Toute organisation prétendumment féministe qui perpétue ce genre de schémas mentaux participe à un système d’infantilisation mentale des femmes, de maintien forcé des femmes dans le sous-développement psychologique. Bref, on a encore une fois un exemple d’organisation qui utilise la bannière féministe pour rabattre des femmes, et qui ensuite abuse de leur confiance en les mettant en danger.

Dernier point : s’indigner sur cette histoire fort prévisible ne sert à RIEN si l’on ne s’interroge pas sur les causes. Les radfems et consorts pourront brailler autant qu’elles le voudront. Si elles ne font pas le lien entre ce qui leur arrive et leur soumission à l’agenda de la gauche déconstructionniste, alors elles sont condamnées à répéter inlassablement les mêmes erreurs.

nous toutes communiqué 1

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