L’Australie veut confisquer les passeports des pédophiles pour enrayer le tourisme sexuel

La ministre des affaires étrangères Julia Bishop a annoncé mardi 30 mai son intention d'interdire aux pédophiles australiens de voyager

Pour lutter contre le « tourisme sexuel », la ministre australienne des affaires étrangères Julia Bishop a annoncé ce mardi un projet de loi visant à confisquer les passeports des citoyens australiens condamnés pour pédophilie.

20 000 Australiens concernés

L’Australie compte environ 20 000 pédo-criminels et près de 800 d’entre eux quittent le territoire australien chaque année, a annoncé le ministère des affaires étrangères dans son communiqué. Malgré le contrôle judiciaire auquel ils sont astreints, de nombreux pédophiles se rendent chaque année en Thaïlande, Indonésie, Philippines ou au Cambodge pour y commettre des crimes et délits sur des enfants.

Aux yeux de Julia Bishop, « il apparaît clairement que la législation actuelle a échoué », puisque « un tiers » de ces 800 pédophiles a quitté le sol australien « sans autorisation », c’est à dire en violant l’obligation de déclarer le voyage à la police. Cette mesure, si elle est adoptée, serait une grande première dans la lutte contre le tourisme sexuel : « à ce jour, a déclaré le ministre de la justice Michael Keenan, aucun pays n’a pris de mesures aussi fortes et tranchées pour empêcher ses citoyens de se rendre dans des pays vulnérables pour abuser d’enfants ».

 

« Ils ne sont pas là pour la bronzette »

Le sénateur conservateur Derryn Hinch, qui milite depuis longtemps pour un durcissement des lois anti-pédophiles, a applaudi le projet du gouvernement :« Quand vous allez à Bali, Phnom Penh, Siem Reap et que vous voyez tous ces hommes australiens caucasiens d’âge mûr, avec de jeunes gamins locaux, vous vous doutez bien qu’ils ne sont pas là pour la bronzette. »

Chaque année, le tourisme sexuel affecte 2 millions d’enfants dans le monde et génère un chiffre d’affaire de 20 milliards de dollars, estime l’UNICEF.

Les affaires de crimes sexuels commis à l’étranger défrayent régulièrement la chronique en Australie. En 2016 s’est tenu aux Philippines le procès de Peter Scully, prédateur sexuel australien qui vendait les vidéos de ses crimes sur le darkweb. Les faits sont d’une telle gravité que la justice locale a envisagé de rétablir la peine de mort. Un an plus tôt, un autre ressortissant australien a été condamné à 15 ans de réclusion pour avoir commis des sévices en Indonésie.

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