« Pour encourager au vivre ensemble », les élus écologistes de Rennes s’engagent en faveur du burkini

Catherine Phalippou lors du conseil municipal de Rennes le 8 octobre 2018

La section rennaise d’Europe écologie les verts (EELV) fait du burkini son nouveau cheval de bataille. Elle s’oppose non seulement à l’interdiction du burkini réclamée par certains citoyens, mais aussi au droit de critiquer cet accoutrement religieux. Lors du conseil municipal du 8 octobre et dans plusieurs publications sur les réseaux sociaux, les élus écologistes ont martelé leur soutien au burkini, cette version islamique du maillot de bain qui fait de plus en plus parler d’elle à Rennes.

Catherine Phalippou, conseillère municipale déléguée aux Musées et membre du conseil de la Laïcité, a insisté sur « le droit de toutes et tous de s’habiller selon ses convictions et préférences ». Elle ne défend pas seulement le droit de porter le burkini : elle s’attaque carrément à ceux qui osent dire que le burkini est un costume salafiste témoignant d’une haine du corps féminin. En plein conseil municipal, Catherine Phalippou a déclaré que la dimension religieuse du burkini ne doit pas être commentée, sous peine de mettre en péril le vivre ensemble :

« Pour encourager au vivre ensemble, nous ne devons pas supporter les appels à l’interprétation malveillante lancés par ceux qui dénoncent derrière le burkini l’expression d’une fausse pudeur et qui ignorent la diversité du monde (…). La diversité nous enrichit. »

Peu importe que le burkini manifeste une diabolisation du corps féminin : aux yeux des écologistes de Rennes, le burkini ne devrait pas être critiqué en public car les intégristes musulmans pourraient se sentir « blessées » et « mises de côté » :

« Nous sommes lassé.e.s, agacé.e.s, de ces petits mots, ces petites phrases qui n’ont pour but que d’alimenter un fond de commerce électoral. Nous n’oublions pas – pour notre part -que chaque fois que ces petits mots, ces petites phrases sont prononcés, jetés en pâture à la presse, ce sont des personnes qui sont blessées, qui se sentent mises de côté parce qu’on les renvoie à l’idée qu’elles ne font pas pleinement partie de la République. »

En somme, le burkini serait un vêtement comme les autres : « Ce que nous, écologistes, nous comprenons de la femme en burkini dans une piscine publique, c’est qu’elle veut se baigner, faire du sport ou se détendre, en partageant l’accès à un service public, avec les autres, ses concitoyennes et concitoyens. »