Témoignage : Comment Lucie, 22 ans, a échappé aux 6 jeunes qui tentaient de la violer à la Citadelle de Lille

Lucie au trail de Guines

Ce dimanche, à la Citadelle de Lille, Lucie, étudiante de 22 ans, a été piégée dans un guet-apens par 6 ou 7 jeunes. Ils l’ont encerclée, maintenue, partiellement déshabillée, frappée avec un bâton, attouchée. Elle s’est battue de toutes ses forces et a réussi à s’enfuir avant que le pire arrive. Cette jeune femme sportive d’1m66 pour 55kg est parvenue seule à mettre en échec 6 agresseurs. Elle nous livre aujourd’hui le récit de sa lutte. Un témoignage glaçant mais riche d’enseignements.

Un footing du dimanche qui vire au traquenard

Je m’appelle Lucie, j’ai 22 ans, et je suis à Lille depuis un an et demi pour mes études. Je fais un master dans l’immobilier en alternance. Ma plus grande passion, c’est le sport. Je pratique régulièrement la course, je fais de la musculation. J’ai pratiqué plusieurs années le krav maga et le full contact, mais j’ai dû arrêter à cause des études. Mon rituel du dimanche, c’est de faire un footing à la citadelle de Lille.  C’est le coin le plus connu de Lille pour se promener en famille ou faire du sport.

Dimanche dernier, il faisait beau et je décide de prendre l’air vers 16h. Je savais que je n’allais pas courir longtemps, donc j’ai simplement pris ma montre-chrono et mes clefs.

Je passe par un sentier pédestre pour aller à la Citadelle, je croise un couple puis je me retrouve seule quelques secondes. Et là, un Rom me demande l’heure et me suit en courant, tout en rigolant. Je lui réponds que je n’ai pas l’heure, mais simplement un chronomètre.

Il me prend par le bras violemment pour me stopper. J’arrête de courir de ce fait, et je me retrouve nez-à-nez avec lui. Il continue à me tenir l’avant-bras et me redemande l’heure en rigolant. Je lui répète que je n’ai pas l’heure et lui fais voir ma montre. Je portais un sweat avec une poche avant zippé. Il commence à toucher cette poche.

Et là, 5 ou 6 autres personnes arrivent autour de moi. Je ne saurais dire le nombre, car j’étais en plein état de panique. Ils ont l’air jeune, entre 12 et 17 ans. Ils m’encerclent et me fouillent. Ils me touchent le corps et ouvrent la poche de mon sweat, me demandent si j’ai de l’argent ou un téléphone. Malheureusement, je n’avais rien.

Tentative de viol : « tout le monde rigole »

Un autre garçon derrière moi me donne un coup de bâton dans les cuisses, ça le faisait rire. J’étais morte de peur. Je ne savais pas quoi faire.

Alors, j’ai voulu jouer la carte de la diplomatie en leur disant que je n’avais rien, qu’ils pouvaient me laisser partir et que j’oubliais cette histoire.

La personne derrière moi m’a donné un nouveau coup de bâton, cette fois-ci aux fesses. Ils cherchaient à m’humilier. Je leur ai demandé pourquoi ils agissaient ainsi avec moi. Je leur ai expliqué que je n’avais rien à leur donner et j’ai même tenté de les émouvoir en leur disant que lorsqu’ils mendiaient dans la rue, j’étais la première à leur donner de l’argent.

Après mon discours, ils ont rigolé. Le « chef » me dit : « bon ok, on est désolés Madame. Tu peux partir, mais avant tu me fais un câlin ». Il vient à moi, m’enserre dans ses bras et tente de m’embrasser. Tout en me maintenant dans ses bras, il fait des gestes obscènes devant ses amis en simulant un acte sexuel. Tout le monde rigole. Un autre homme descend mon collant de course à pied et me touche les fesses. Son ami aussi. C’était insupportable de sentir leurs mains répugnantes sur ma peau.

Là, j’ai compris qu’ils voulaient vraiment me violer. Les rires, l’effet de groupe : j’ai senti qu’ils n’avaient aucunes limites. Je pensais à ce moment que j’allais mourir.

« La rage monte en moi »

Au départ, j’étais pétrifiée, je ne bougeais plus. Je regardais autour de moi pour voir si quelqu’un pouvait m’aider. Habituellement, il y a toujours du monde dans ce coin, mais là, personne.

Je ne savais pas quoi faire, puis j’ai repris mes esprits lorsqu’il y a eu les gestes de trop, car j’étais persuadée que ces garçons me violeraient si je ne faisais rien.  La peur m’immobilise quelques secondes. Puis, je me dis que je suis forte, que mon corps l’est aussi et que je sais me battre. La rage monte en moi, j’accepte les coups, je me débats.

Quand j’ai commencé à me débattre, j’ai vu leur surprise. Ils voyaient que je n’étais plus la gentille qui se taisait. Ils ne rigolaient plus, eux non plus. La personne avec son bâton a voulu me redonner un coup avec, sauf que je n’ai pas reçu le coup car j’ai stoppé le bâton avec ma main.

« J’ai repris le contrôle de moi-même »

A partir du moment où je me suis débattue, j’ai repris le contrôle de moi-même, j’arrivais à penser et à réfléchir. J’ai fait du sport de combat pendant plusieurs années, dont le full contact et le krav maga. Je sais les bases. Je me suis dit que je savais accepter les coups et en donner, que j’étais capable de me battre.

Il me retenait encore dans ses bras, les autres continuaient à m’encercler. Ils me touchaient tout le temps, bien évidement les parties intimes, fesses, sexe et seins. Le seul contact avec ma peau fut les fesses.

Celui qui me tenait dans ses bras, me voyant m’énerver et me débattre, a commencé à me donner des coups de poing au niveau de mon sexe.

« Je suis une femme, pas une merde »

J’ai su que c’était le moment de fuir car ça allait beaucoup, beaucoup trop loin. Je me sentais humiliée au plus haut point avec mon collant baissé à l’arrière. Dans ma tête, je me répétais : « Je suis une femme pas une merde, on ne peut pas me traiter de cette façon. »

J’ai repris mes automatismes de l’époque où j’ai appris à me battre, à savoir comment se défaire facilement lorsqu’on nous tient par le bras (on l’apprend au krav maga). J’ai eu un regain de force en même temps. Je me suis détachée de lui. J’ai frappé autour de moi, en poussant, en criant et je suis partie en sprint. Heureusement que je sais courir assez rapidement.

« Ils ont compris que je n’étais plus seule »

L’homme au bâton s’est lancé à ma poursuite en essayant de me donner des coups. J’ai hurlé le plus fort possible afin que quelqu’un m’aperçoive.

Et par chance, un homme se promenait le long de la Deule. J’ai crié « Monsieur ! Au secours ! » en courant vers lui. C’était un vieux monsieur arabe de 65-70 ans, qui me regardait, paniqué. Je lui explique la scène et il me dit de rester auprès de lui. Il n’a rien dit de fabuleux, mais il était là. Il était tout déboussolé et il a fait son possible pour me rassurer.

Je me suis retournée et je les ai vus me regarder. Ils ont compris que je n’étais plus seule et ils sont repartis. J’ai marché quelques minutes, j’ai remercié cet homme, et je suis repartie le plus vite possible chez moi.

Une douche et un post Facebook qui a touché des centaines de personnes

La première chose que j’ai faite, c’était de prendre une douche. Savoir qu’ils m’ont touchée et effleurée m’écœurait. Puis, j’ai décidé d’écrire un post sur Facebook pour en faire part à tous ceux qui vont à la Citadelle, surtout aux femmes seules. Je ne pensais pas que mon post aurait eu autant de réactions.

J’étais vraiment épuisée après, physiquement et psychologiquement. Pourtant je m’entraine 6 fois par semaine, beaucoup de sport intense. Les jours suivants, j’étais entièrement courbaturée. Mon corps a tellement été contracté de partout, j’ai forcé le plus possible. Comme quoi, cinq minutes d’emprise, le corps s’en souvient… J’ai beau faire 2h de musculation intense, ça ne me fera pas cet effet. J’avais mal à la tête le soir. Je me suis couchée et au bout de 15 secondes, je dormais d’épuisement. Je ne pensais pas que c’était possible.

L’agression de Lucie à la Citadelle n’est pas un cas isolé : à quand le drame ?

Mon post Facebook a été partagé par des centaines de personnes et j’ai reçu de nombreux commentaires de soutien. Je me sens vraiment soutenue, que ce soit par mes collègues de travail ou mon école, et avec le post sur Facebook, lire ces commentaires m’a vraiment aidé. Ca forge. Recevoir tous ces témoignages des personnes qui soutiennent, ça me touche beaucoup !

Mais à mon grand regret, j’ai su que mon agression n’était pas un cas unique. Je suis loin d’être la seule… et c’est ce qui me fait le plus mal finalement… jusqu’au jour où il y aura un drame.

Dans les commentaires, un homme du nom de Vincent m’a raconté qu’il avait été agressé le lundi d’avant dans le même secteur. D’autres me disent que leur amie s’est faite aussi agressée. Il y a beaucoup de guet-apens de ce genre. Ils ont voulu me voler, et étant une femme, ils ont continué avec le sexe.

Pour le moment, je n’irai plus courir à la Citadelle seule. Je n’en reviens toujours pas de voir leur plaisir dans leurs yeux à me voir souffrir. C’est inhumain. Car tu peux faire n’importe quoi, ils ne changeront jamais d’avis et avec l’effet de groupe, c’est pire. Les garçons qui m’ont agressée étaient tous mineurs. Ce seront des bombes à retardement dans quelque temps. Ils iront beaucoup plus loin.

« Je souhaite que les autres femmes prennent conscience du danger »

Si je n’avais pas fait de sports de combat, et n’avais pas couru aussi vite, je ne sais pas du tout comment cela se serait terminé, et je ne préfère même pas savoir. La seule chose que je souhaite, c’est que les autres femmes prennent conscience du danger, car tout le monde ne pratique pas les sports de combat…

Les sports de combats m’ont surtout aidée sur le plan mental. Pendant l’agression, j’y ai repensé, je me suis dit que je savais me battre, et que je savais porter les coups et les accepter. Accepter l’humiliation, reprendre son calme, souffler, accepter les coups et la douleur, réfléchir au moment où l’on doit se débattre et partir… Je pèse 55 kg pour 1m66. Je ne suis pas une force de la nature. Mais dès que l’on connait les gestes et que l’on a toute sa tête, il n’y a pas besoin de mesurer 2m et faire 100kg pour fuir même si c’est plus simple. D’ailleurs, ils ne s’y attendaient pas, je les ai surpris.

J’ai dû arrêter les sports de combat par manque de temps avec les études et le travail, mais maintenant, mon discours change… je vais sûrement reprendre le combat pour supprimer ma haine déjà, et mieux affronter si ça recommence.

Ça me rend triste. Je suis quelqu’un de très sociable et d’avenant, et me dire que je dois me protéger comme ça, ça me blesse mais c’est la réalité… Le problème c’est que maintenant je vais avoir une attitude agressive dès que l’on s’approchera trop de moi, voir le mal partout

Je reste concentrée sur mes études, ça me permet aussi de ne pas trop penser à dimanche. J’ai eu des examens cette semaine, c’est un peu mon second combat après l’agression.

Au début, je ne voulais pas porter plainte car il y a de faibles chances que mes agresseurs soient arrêtés. Mais finalement, j’ai porté plainte aujourd’hui, pour les autres femmes. Si un drame arrivait à une femme à la Citadelle, je m’en voudrais de ne pas avoir porté plainte. Le dépôt de plainte s’est très bien passé. Les policiers sont désemparés. Ils ont reçu plusieurs dépôts de plaintes pour vols/violences. Cependant, dans mon cas, j’ai été victime de violence aggravée et d’agression sexuelle, ce qui est beaucoup moins généralisé. Les policiers sont inquiets de voir la situation se détériorer à ce point.

Enfin, j’aimerais vous dire qu’on se rend compte après avoir vécu ces moments difficiles, que nos petits problèmes lambda ne sont strictement rien… Comme le disait Malraux, « Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie. »

Les conseils de Lucie

Il est très important d’apprendre à contrôler ses émotions, gérer son stress. On a beau savoir se battre, savoir courir vite, avoir de la force, si on ne sait pas gérer ses émotions, c’est fini…

Face à plusieurs agresseurs, on serait tentées de se dire que l’on est simplement une femme, qu’on ne peut rien faire, que l’on n’a pas de force, que l’on ne s’en sortira jamais. Ces sentiments viennent au début, c’est normal… mais après il faut reprendre ses émotions… ne pas lâcher prise

« Nous sommes des femmes, pas des merdes »… Je me disais toujours ça dans ma tête : « Je ne suis pas une merde, on ne peut pas me traiter de cette façon ». Ça fait monter la rage en soi finalement et ça donne de la force.

Sportive dans l’âme : Lucie à la fan zone de Lille lors du match France-Suisse en juin dernier

A RETENIR EN CAS D’AGRESSION

  •  Toujours garder en tête votre objectif de FUITE. Courir dès que possible.
  • Toujours CHERCHER DE L’AIDE en criant et en interpellant quelqu’un. Le simple fait de voir quelqu’un avec Lucie a modifié le comportement des agresseurs. Si vous voyez plusieurs personnes, ciblez un individu en particulier par la parole et le regard plutôt que de vous adresser seulement au groupe.
  • IL N’EST JAMAIS TROP TARD POUR REAGIR, même piégée dans une situation désespérée, même quand on est menue, même quand on est toute seule face à une meute. Au début, Lucie était paralysée mais elle s’est ressaisie alors que tout semblait la condamner.
  • N’oubliez jamais que VOUS ÊTES PLUS FORTE QUE VOUS NE LE PENSEZ et que vos agresseurs ne l’imaginent. La surprise est une arme. Quand ils voient la peur sur votre visage de femme, les agresseurs pensent qu’ils ont gagné. Ils se trompent. La surprise que vous créerez en leur résistant vous donnera un court instant l’opportunité de vous sauver.
  • VOUS SAVEZ VOUS BATTRE même si vous ne l’avez jamais appris. Comme le dit Lucie, c’est surtout sur le plan mental que les sports de combats l’ont aidée. Décider de se battre est plus important que connaître des techniques de combat, certes très utiles. Réussir à dire non est plus important qu’avoir de la répartie.
  • ACCEPTER LES COUPS pour éviter la PROSTRATION. Quand on se débat, que l’on frappe, que l’on repousse, fatalement, nos agresseurs nous frapperont. Ne vous laissez pas décourager, intimider, dominer par ces coups et restez concentrée sur votre objectif.
  • OUVRIR LE REGARD, encore pour éviter la prostration et pour SAISIR VOS OPPORTUNITES DE FUITE. Nous avons toutes des réactions différentes : certaines regardent le sol, d’autres ferment les yeux ou au contraire fixent leur agresseur. Ne vous enfermez pas dans un seul regard, cela vous aidera à sortir de la pétrification et à voir arriver d’autres éventuels agresseurs.
  • Si vos premières tentatives échouent, ne vous laissez pas décourager. N’arrêtez pas de crier même si vous ne voyez personne venir. Il se peut que quelqu’un vous ait entendue mais n’ait bien identifié vos bruits, alors continuez à crier. Débattez-vous au maximum pour gêner les agresseurs et gagner du temps. Si vous ne pouvez ni crier ni bouger (sous la menace d’un couteau par exemple), luttez mentalement pour garder en tête votre objectif de fuite.

 

A RETENIR POUR EVITER UNE AGRESSION

  • Ne pas s’attarder à un endroit où l’on se retrouve seule. Le premier agresseur de Lucie a pris soin de l’attaquer pile quand elle s’est retrouvée seule et l’a forcée à s’immobiliser.
  • 99% des gens qui demandent l’heure aux femmes dans les lieux publics savent très bien quelle heure il est. A l’heure des téléphones portables et des écrans partout, qui n’a pas l’heure ? Dans la plupart des cas, demander l’heure est une plate accroche de drague (là, à vous de voir) ou un piège pour vous ralentir, vous distraire. Vous êtes une femme aimable et serviable ? Il y a mille manière de se rendre utile, ne vous forcez pas à interagir avec les inconnus, vous ne leur devez rien. Ne vous justifiez pas. Se prendre un vent d’une inconnue n’a jamais traumatisé personne.
  • Tout contact physique non-sollicité dans un lieu public est une alerte. Une personne qui vous touche ou s’approche trop près de vous empiète sur votre espace vital. Dans le cas de Lucie, le premier contact physique était violent. Mais sachez que le simple fait qu’un inconnu pose la main sur vous, vous prenne (même doucement) l’avant-bras ou la main, ou vous donne une petite tape sur l’épaule, est déjà en soi un manque de respect.
  • Faire confiance à son intuition. Si vous ne « sentez pas » quelqu’un, ne vous sentez pas coupable de sembler malpolie en coupant court à la discussion. N’ayez pas peur de sur-réagir ou de taper un scandale. N’attendez pas d’être certaine que l’homme est en train de vous agresser pour réagir. Beaucoup d’agressions démarrent de manière anodine et brouillonne, écoutez les alertes qui vous montent au cerveau.
  • N’ayez pas honte d’être « parano ». Les gens qui vous reprochent de « voir le mal partout » sont rarement des personnes ayant subi une grave agression ou qui savent ce que ça fait, que d’être regardée comme un bout de viande par de nombreux hommes. Vous n’arrivez pas à être détendue dans certains lieux à certaines heures ? Cela signifie vos sens captent des informations et que votre cerveau vous envoie des alertes. Votre cerveau fonctionne normalement. Ce sont les grandes villes qui sont anormalement stressantes pour les femmes. N’hésitez pas à demander à vos proches de vous accompagner dans les déplacements stressants (tel quartier, telle heure).
  • N’oubliez pas qu’aucune tenue vestimentaire ne vous protège des agressions et viols. Tous les jours, des femmes sont violées alors qu’elles portent un jogging ou un jean.
  • Pratiquer un sport de combat. Aussi utile sur le plan technique que mental, comme le montre le témoignage de Lucie. Pour le choix du sport, le plus important est de s’y mettre et de choisir un cours qui VOUS convient. A vous de voir si vous préférez faire ponctuellement des stages ou suivre un cours toute l’année.

Tous ces conseils visent à vous donner un message d’espoir, des clés pour mieux vous connaître et vous aider à préparer votre auto-défense. Toutefois, les femmes qui ne parviennent pas à se défendre ne sauraient en aucun cas être tenues pour responsables de leur agression ou de leur viol. Les seuls coupables sont les agresseurs et les violeurs. Bellica réclame des sanctions réellement dissuasives, y compris envers les mineurs, une surveillance accrue de l’espace public et une vraie politique de prévention des violences.