Et si on arrêtait de prendre en otage les féministes sur la question des migrants ?

L’ancienne secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, fraîchement nommée ministre déléguée chargée de la citoyenneté, fait face à de violentes attaques de la part de l’ultra-gauche, qui la traîne dans la boue depuis qu’elle a réclamé l’expulsion, à l’issue de leur peine, des étrangers condamnés pour violences misogynes. Dans une tribune publiée le 14 juillet dans le JDD, des militantes de gauche se réclamant du féminisme vitupèrent contre le « discours fémonationaliste [sic] indigne de Marlène Schiappa« . Que reprochent-elles à Marlène Schiappa ? D’avoir déclaré avant-hier : « Si la maison de votre voisin s’effondre, vous l’accueillez. S’il se met à tabasser votre sœur, vous le virez ! C’est du bon sens. »

Les gaucho-féministes qui qualifient l’expulsion des violeurs de « double peine » se font les complices des organisateurs de la tolérance envers les violences masculines. Ces militantes hurlent à l’injustice face au projet de Marlène Schiappa de faire expulser à l’issue de leur peine les étrangers auteurs de violences contre les femmes. Elles qualifient cette mesure de « double peine« , comme si exclure socialement les violeurs et tabasseurs de femmes en plus de les sanctionner pénalement constituait une insupportable injustice.

Ainsi donc, des militantes prétendument féministes, qui touchent des subventions au titre de défenderesses des droits des femmes, qui représentent le féminisme français à l’échelle nationale et internationale, se mobilisent pour défendre les droits des violeurs. L’heure des comptes a sonné.

Nous, féministes, ne pouvons plus tolérer vos trahisons. Nous ne pouvons plus tolérer que les gaucho-féministes fassent régner la terreur au sein du féminisme français pour faire avancer l’agenda politique de leurs partis d’extrême-gauche moribonds. Nous ne pouvons plus tolérer que le féminisme serve de caution à votre militantisme pour les droits des violeurs. Nous ne pouvons plus tolérer qu’une poignée de militantes d’ultra-gauche détourne des subventions allouées aux droits des femmes et monopolisent la parole médiatique féministe pour faire croire à l’opinion publique que le vrai féminisme, c’est accueillir à bras ouverts les violeurs du monde entier et les salafistes. Nous ne pouvons plus supporter que vous abusiez de la naïveté des jeunes féministes pour transformer le féminisme en chasse gardée de l’ultra-gauche, véritable Jurassic Park de toutes les viéseries communistes dont les Françaises ne veulent plus. Nous ne pouvons plus accepter qu’à la manière de cerbères, vous barriez l’entrée du féminisme à la majorité des femmes de notre pays en exigeant d’elles qu’elles se fassent les serpillières de l’islam.

La France n’a pas vocation à devenir une terre d’asile pour les violeurs

Si exclure les violeurs du territoire national en plus de les condamner à de la prison constitue « une double peine« , alors, avec le même raisonnement, les gaucho-féministes pourraient qualifier d’injuste double peine les mesures d’éloignement du domicile prononcées à l’encontre des conjoints violents en sus de leur peine de prison ou d’amende. Avec le même raisonnement toujours, l’extrême-gauche pourrait pleurnicher à la « double peine » lorsqu’un employeur décide, dans le but d’assurer à ses employées un cadre de travail sécurisé, de licencier un de ses employés suite à sa condamnation pour des violences misogynes. Si demain, Gérald Darmanin était condamné par la justice pour le viol et le chantage sexuel dont il est accusé, et que le Président le démettait de ses fonctions, les gaucho-féministes défendraient-elles le pauvre bichon au motif que celui-ci aurait reçu une double peine, la condamnation en justice et l’exclusion professionnelle, et que ce serait une inégalité par rapport à ceux qui n’ont écopé que d’une condamnation au tribunal ? J’espère que non, et pourtant, ce serait rigoureusement la même logique à l’œuvre.

Comment ces militantes de gauche osent-elles se réclamer du féminisme quand leur féminisme consiste à étaler une compassion écœurante — et plus que suspecte — envers les violeurs et tabasseurs de femmes condamnés par la justice ? Vous n’avez pas le droit de vous réclamer du féminisme pour plaindre les pauvres petits violeurs expulsés à l’issue de leur condamnation. Vous trahissez le féminisme quand vous l’instrumentalisez pour exiger que les Françaises et les Français fassent des efforts pour intégrer les violeurs étrangers. La France n’a pas vocation à être une terre d’asile pour les violeurs, et si demain, le Maroc expulsait un violeur français vers la France à l’issue de sa peine, nous, féministes de toutes sensibilités politiques, aurions le devoir de respecter cette décision et d’exiger de l’État français des garanties quant au suivi de ce criminel.

Diplomatie féministe : pour une coordination mondiale de la gestion des déchets misogynes

Au lieu de consacrer des ressources féministes à militer contre l’expulsion des délinquants et criminels misogynes par soumission à l’agenda de la gauche pro-laxisme judiciaire, engageons-nous dans la diplomatie féministe et inspirons-nous des modèles à suivre. L’Australie a mis en place une politique internationale de gestion responsable des pédocriminels, dont nous devrions tous nous inspirer. L’Australie a mis en place des dispositifs de collaboration avec divers pays asiatiques touchés par le tourisme sexuel. Lorsqu’un ressortissant australien est arrêté pour pédocriminalité dans ces pays, les autorités australiennes collaborent avec les autorités locales, puis les pédocriminels australiens sont renvoyés en Australie soit à l’issue de leur peine en Asie, soit pour y effectuer la peine prononcée par le pays asiatique, et ensuite, une fois le détenu libéré, son passeport lui est confisqué afin qu’il ne puisse plus commettre de nouveaux crimes et délits sexuels à l’étranger. Tout pédocriminel qui tente de quitter le territoire risque 5 ans de prison.

Notre rôle de féministes est de réclamer une diplomatie féministe : la France devrait passer des accords avec des pays étrangers pour instaurer des mesures similaires en matière de pédocriminalité et violences faites aux femmes. Mieux encore, la France devrait faire pression au sein de l’Union Européenne pour que tous les pays membres fassent de même. Ces accords doivent être passés à la fois avec les pays connus pour être des destinations de « tourisme sexuel » en provenance de l’Europe, et avec les pays dont un grand nombre de ressortissants commettent des crimes et délits sexuels sur le sol européen. Chaque pays signataire doit s’engager à récupérer tous ses ressortissants condamnés pour crimes et délits relevant des violences aux personnes, à respecter les décisions d’expulsion, à assurer le suivi adéquat (contrôle judiciaire ou effectuation de l’incarcération sur place) et à confisquer à vie le passeport de ces criminels et délinquants. L’Europe est un puissant acteur diplomatique, économique, commercial et politique : la diplomatie féministe n’est qu’une question de volonté politique. De plus, le développement des passeports biométriques facilite grandement ce genre de politiques et la triche est en passe de devenir impossible.

Les droits des femmes se conquièrent en envoyant des combattantes féministes sur tous les fronts, pas en interdisant aux féministes d’aller sur certains fronts

La tribune accuse Marlène Schiappa d’ériger les violeurs étrangers en « boucs émissaires » et de se servir d’eux comme « diversion« , comme si condamner certains violeurs impliquait de tolérer le reste des violeurs, comme si combattre telle forme de violence misogyne signifiait accepter les autres. Cette rhétorique est exactement la même que celle des catholiques réactionnaires, qui pleurnichent à la christianophobie à chaque nouvelle affaire de pédophilie dans l’Église. « Vous vous acharnez sur les pédophiles dans l’Église alors qu’il y a plein d’autres pédophiles dans la société« , couinent-ils en chœur quand les victimes de prêtres pédophiles arrivent à être enfin entendues, ou quand on révèle que l’Église catholique a investi des millions d’euros en lobbying pour empêcher le vote de lois anti-pédocriminalité.

J’ai assez étudié les bas-fonds réactionnaires, j’ai assez sondé leurs égouts rhétoriques, pour savoir que la pleurniche sur « le féminisme occidental qui érige tels hommes en boucs-émissaires » est un des arguments antiféministes les plus dangereux qui soit. Il est inquiétant de voir des militantes féministes de gauche subventionnées utiliser massivement cette rhétorique antiféministe sans complexe.

Les droits des femmes se conquièrent en envoyant des combattantes féministes sur tous les fronts. Pas en interdisant aux féministes d’aller sur certains fronts, au motif que tel autre front serait « le vrai problème« , ou qu’attaquer sur tel front serait négliger un autre front. Toutes les militantes féministes sincères le savent très bien : quel que soit votre combat féministe, quel que soit le front féministe sur lequel vous vous engagez, vous trouverez toujours des antiféministes pour vous expliquer que « vous vous trompez de combat« , que « les vrais violeurs, les vrais misogynes, ce n’est pas ceux que vous dénoncez, c’est tel autre groupe« .

Nul n’a le droit de se prévaloir du féminisme s’il déclare :

« Voter la pénalisation du harcèlement de rue ? Vous n’y pensez pas ! Cela stigmatiserait les harceleurs de rue racisés, c’est injuste par rapport aux situations de harcèlement hors espace public ! »

« Non, ne stigmatisons pas les violeurs étrangers car cela ferait oublier qu’il y a des violeurs autochtones ! »

« Ces salopes de féministes hystériques devraient cesser de hurler à l’agression sexuelle pour une simple main au cul par un bon gaulois, car chacun sait que les vrais salauds misogynes ce sont les étrangers ! »

« Haha ! Les féminazies hurlent à la culture du viol en Occident alors qu’en réalité c’est dans tel pays d’Asie que les femmes sont vraiment opprimées ! »

« La lutte contre les violences obstétricales, c’est un caprice de féministe bourgeoise qui vit dans le confort. Les vrais agresseurs ne sont pas les médecins auteurs de violences obstétricales, mais les mecs qui violent des femmes dans des parkings ! »

« Pourquoi dénoncez-vous les violeurs dans le patinage artistique alors qu’il y en a également dans le milieu de la natation ? patinageophobes ! »

« Pénaliser le harcèlement au travail ? Ah non, ce serait faire des hommes travailleurs des boucs-émissaires alors qu’il y a plein de chômeurs qui commettent des violences sexistes. »

Ces arguments antiféministes vous semblent surréalistes ? Eh bien pourtant, le troisième a été énoncé très sérieusement par Eric Zemmour dans son livre Le Suicide français et les deux suivants sont répétés en boucle depuis des années par toute la réacosphère. Pire encore, les deux premiers de la liste sortent de la bouche de gaucho-féministes. Souvenez-vous, cela s’est passé en 2017. Quand Marlène Schiappa a lancé son projet de loi pour punir d’amende le fait d’interpeller une femme dans la rue pour la traiter de « sale p*te« , « chienne« , « kehba » et j’en passe, un groupe de militants d’extrême-gauche antiracistes, dont la plupart étaient des femmes se réclamant du féminisme, se sont mobilisés contre cette loi, car punir le harcèlement de rue « stigmatise la diversité« . Au lieu de se réjouir que les pouvoirs publics prennent enfin des mesures contre le harcèlement de rue, elles accusaient la ministre de « viser spécifiquement un lieu fréquenté par des populations socialement et racialement stigmatisées« .

Les gaucho-féministes veulent un féminisme qui ne vise personne

Que veulent au juste les gaucho-féministes quand elles accusent Marlène Schiappa de « viser spécifiquement » les harceleurs de rue ou les agresseurs misogynes étrangers ? Un féminisme qui « ne vise personne en particulier » ? Un féminisme qui ne pointe jamais la dimension systémique et culturelle des violences faites aux femmes ? Un féminisme qui ne froisse ni l’ego, ni le chauvinisme, ni la fierté identitaire religieuse de personne ?

Des violences misogynes, il y en a partout, dans tous les milieux. Mais ces violences, on ne les combat pas en interdisant aux femmes de pointer la responsabilité de chaque milieu dans les violences misogynes qui se perpétuent en son sein. On ne peut combattre les violences misogynes sans analyser de manière précise, sans dénoncer publiquement les mécanismes sociaux, culturels, religieux, qui incitent des membres du groupe à commettre des violences contre les femmes, qui minimisent la gravité de ces violences, qui cultivent l’impunité des agresseurs, qui culpabilisent les victimes et les poussent à se taire. On ne gagne pas une guerre en bombardant à l’aveugle ni en interdisant aux combattantes de viser l’ennemi avant de tirer.

Il existe deux tests très simples pour reconnaître les fausses féministes. Premier test : est-ce que cette personne milite au détriment du féminisme pour une autre cause que le féminisme ? Second test : est-ce que cette personne nie, d’une manière ou d’une autre, la dimension systémique des violences misogynes ?

Le premier test, les gaucho-féministes ne le passent pas. C’est clairement la cause « Touche pas à mon pote » qui l’emporte. « Mon pote étranger t’a agressée ? Mon pote étranger t’a violée ? Touche pas à mon pote, sale raciste. #MeToo, d’accord, mais ça dépend du statut de ton agresseur. S’il est autochtone, ça va, tu peux réclamer son exclusion sociale. S’il est étranger, non, tu n’as pas le droit de réclamer son exclusion de la communauté nationale. Tu dois œuvrer à l’inclusivité absolue, y compris avec les violeurs. » Voilà en substance le message que font passer les gaucho-féministes dans cette tribune et dans le reste de leur œuvre.

La plupart des signataires de la tribune travaillent pour des partis de gauche qui réclament le droit de vote pour les étrangers en France : NPA, PCF, EELV. Elles militent toutes également pour que la France n’expulse pas les violeurs et agresseurs misogynes étrangers. Ainsi donc, tout ce petit monde milite pour que les hommes étrangers qui violent ou tabassent des femmes en France aient le droit de voter en France. Depuis quand le féminisme consiste-t-il à militer pour les droits des violeurs ? Depuis quand accueillir des criminels misogynes et se battre pour qu’ils pèsent dans les élections françaises est-il un combat féministe ? Je crois plutôt que vos maîtres savent que dans 15 ans, plus personne hormis des étrangers violeurs ne voudra voter pour leurs partis de merde. Vous faites passer la cause de vos maîtres avant celle des droits des femmes.

Quant au second test, le résultat n’est pas plus glorieux. Voyons plus en détail.

La négation du caractère systémique des violences misogynes peut prendre plusieurs formes : la première, la plus connue, c’est le fait de réduire les violences misogynes à des cas isolés ; la seconde, c’est de prétendre que les violences misogynes sont l’apanage de tels groupes spécifiques à l’exclusion des autres ; la troisième, c’est de prétendre que puisque la misogynie existe partout, alors il ne faut pas analyser comment chaque groupe humain (milieu professionnel, communauté, religion, culture, groupe politique, famille, classe sociale, etc.) génère sa propre combinaison de facteurs de violences misogynes.

Les réactionnaires se partagent entre la première et la seconde forme de négation de la dimension systémique des violences misogynes : ils oscillent entre le discours de dépolitisation du problème des violences misogynes et le chauvinisme crétin consistant à prétendre que « le vrai patriarcat, c’est les arabes et les noirs, tandis que chez nous, tout va bien, c’est l’amour courtois et la gauloiserie douce ».

Les gaucho-féministes sont quant à elles entre la seconde et la troisième forme : elles oscillent entre un discours de gauche faisant de la suprématie blanche et du capitalisme les sources uniques de la domination masculine et les discours flous sur le mode « le patriarcat est partout, donc cessez de vouloir analyser les spécificités de la culture du viol islamique ou les mécanismes de l’omerta machiste dans telle communauté étrangère, bandes de sales racistes ». On en arrive donc à une situation ubuesque où, en contexte militant gaucho-féministe intersectionnel, il est permis de généraliser au point de dire « men are trash » (« les hommes sont des déchets« ), où il est également permis de cibler certains groupes pour analyser les spécificités de la culture du viol en leur sein (les « boy’s clubs » bourgeois, le monde de l’entreprise, le milieu des jeux vidéos, la médecine…), mais où il est formellement interdit d’analyser les mécanismes de l’oppression misogyne dans certains autres groupes (les musulmans, les diverses communautés africaines, qu’elles soient ethniques, linguistiques ou nationales, les gauchistes non pas seulement en tant qu’hommes, mais en tant que groupe d’hommes de gauche soudés par des buts militants précis et une idéologie précise, solidaires entre eux, pour le meilleur et pour le pire…).

Le déni réactionnaire face à la dimension systémique des violences misogynes, on le connaît bien. Le déni gaucho-féministe face à la dimension systémique des violences misogynes est beaucoup moins étudié et beaucoup plus sournois, car ces militantes prétendent justement reconnaître la dimension systémique des violences misogynes. Ce déni consiste à nier la diversité des systèmes de domination des femmes et à interdire aux féministes d’en étudier les spécificités. Ce déni a des conséquences graves : les gaucho-féministes organisent, de concert avec leurs copains gauchistes, l’omerta sur les violences misogynes dans certaines communautés, en culpabilisant les victimes d’avoir parlé et en condamnant à la mort sociale les femmes qui tentent de briser cette omerta.

Jeter l’anathème sur une féministe qui pointe le responsabilité de telle communauté dans les violences misogynes qui se perpétuent en son sein, c’est nier la dimension systémique des violences misogynes. On ne peut pas lutter contre des violences systémiques quand on nous interdit de décrire le système en question et les innombrables sous-systèmes qui le composent. Qu’il existe des points communs entre ces systèmes de domination ne signifie pas qu’il s’agisse toujours exactement du même système, ni que les solutions et discours à apporter doivent être identiques dans toutes les configurations. Aucune femme ne devrait se faire insulter, culpabiliser, ostraciser, menacer, censurer, pour avoir pointé une responsabilité collective dans les violences qu’elle a subies.

Le féminisme ne peut avancer sans demander des comptes à chaque communauté pour les actes misogynes commis en son sein

La malhonnêteté des auteures de la tribune contre Marlène Schiappa est flagrante. On peut être en désaccord avec elle et avec la politique qu’elle mène au sein du gouvernement. Mais l’accuser de faire des hommes étrangers des « boucs émissaires » est absurde, quand on sait combien elle s’est investie dans des chantiers féministes sans aucun rapport avec les hommes étrangers. Elle s’est par exemple engagée pour la parité dans les entreprises, pour l’allongement du congé paternité, contre les violences conjugales, et fut la toute première ministre à s’atteler au sujet des violences obstétricales. Quoi que vous puissiez penser de sa politique, comment osez-vous la mettre dans le même sac que le RN qui ne parle des violences faites aux femmes que pour pointer les étrangers, et qui fait semblant de se préoccuper des droits des femmes pour faire oublier son militantisme anti-IVG et son projet rétrograde de réserver certaines allocations aux mères au foyer mariées ?

Toutes les violences misogynes ont une dimension politique et communautaire. En tant que lutte politique de défense collective des libertés des femmes, le féminisme ne peut avancer sans demander des comptes à chaque communauté pour les actes misogynes commis en son sein, que cette communauté soit une entreprise, une classe sociale, une religion, un secteur économique, un quartier, un groupe politique, une nation, une famille, ou une culture. On notera que les responsabilités communautaires se déploient à des échelles variables et peuvent se superposer, s’inclure ou s’exclure plus ou moins, se croiser, s’entremêler, chaque individu se trouvant, comme chacun sait, à l’intersection de plusieurs groupes sociaux.

Le féminisme ne peut avancer si à chacun de ses pas, on l’accuse de pointer des « boucs-émissaires« , si, à chaque fois que les féministes dénoncent les violences sexuelles dans tel milieu, dans tel groupe humain, on se met à leur reprocher de ne pas parler des autres milieux. Que le camp chrétien réactionnaire ait le culot d’accuser les féministes de « pointer des boucs émissaires » à chaque fois qu’elles dénoncent des violences misogynes dans les milieux chrétiens blancs bourgeois, c’est pitoyable mais pas surprenant. Que des féministes de gauche qui touchent des subventions pour défendre les droits des femmes se permettent de balancer les mêmes arguments que les chrétiens réactionnaires misogynes à la face des victimes dans le but de les réduire au silence et de les exclure du féminisme, là, c’est carrément criminel, et c’est une trahison.

La trahison des femmes par les gaucho-féministes se manifeste de manière douloureuse pour les victimes. La culpabilisation des femmes par les accusations de racisme pousse littéralement des femmes à ne pas porter plainte contre leur violeur ou agresseur de peur que celui-ci ne soit expulsé. Les victimes des grooming gangs musulmans pakistanais et bangladais en Angleterre, qui sont des milliers à avoir subi des viols racistes, et que les autorités ont pendant des décennies refusé d’aider parce que la révélation des atrocités subies par ces jeunes filles aurait risqué de nourrir l’islamophobie, n’ont reçu aucun soutien féministe. Certaines ont été assassinées. Beaucoup ont été menacées de mort. Pas de #MeToo pour les survivantes. Marlène Schiappa est une des rares figures féministes de gauche a avoir publiquement déclaré son soutien aux victimes des grooming gangs. Est-ce un hasard si elle se fait étriller par les gaucho-féministes qui l’accusent de xénophobie ? L’une des signataires de la tribune est Anaïs Bourdet, fondatrice de Paye Ta Shneck. Je me souviens très bien de Paye Ta Shneck. C’était la première plateforme française de témoignage de harcèlement de rue. J’étais enthousiaste. Pour la première fois, je voyais une prise de parole collective et publique sur ce problème qui m’a énormément affectée durant toutes mes années d’étudiante à Paris. J’ai envoyé mon témoignage, comme des milliers de femmes. Jamais eu de nouvelles, alors que je voyais des tas d’autres témoignages publiés. Je me suis dit que c’était sans doute un hasard, qu’il y en avait tellement qu’elles devaient sélectionner. Puis, plusieurs années plus tard, au sein du groupe féministe que j’ai fondé, de nombreuses femmes m’ont rapporté avoir vécu la même chose avec Paye Ta Shneck. Tous nos témoignages avaient pour point commun de contenir un élément qui pouvait possiblement évoquer une origine étrangère de nos agresseurs (un « wesh« , un « wallah » dans les propos rapportés, par exemple). Tous nos témoignages ont fini à la poubelle. J’ai retenté l’expérience avec une autre anecdote. Mon témoignage a de nouveau fini à la poubelle. Certaines d’entre nous rapportions des menaces de mort, de viols et de coups. Nos témoignages ont fini à la poubelle tandis que ceux de femmes voilées rapportant des propos insultants (mais sans menaces) étaient publiés, mis en valeur. Donc j’ai cessé d’accorder le bénéfice du doute à Anaïs Bourdet.

Le gaucho-féminisme, une aubaine pour les misogynes réactionnaires

Dans la dénonciation du « fémonationalisme » dans la tribune gaucho-féministe, il y a un point qui est vrai : il y a bel et bien un phénomène de récupération du féminisme par les militants réactionnaires, et lorsque ceux-ci prétendent se soucier des droits des femmes, en réalité, ils ne font qu’agiter la figure du violeur étranger pour vendre à l’opinion publique l’idée que les sociétés occidentales seraient irréprochables au niveau des violences misogynes, qu’on n’aurait pas besoin du féminisme chez les blancs. Cette propagande vise à s’ériger en « vrais défenseurs des femmes » pour faire oublier combien le camp réactionnaire déploie de l’énergie pour faire reculer les libertés des femmes en Occident.

Mais en accusant de racisme et en excluant du féminisme toute femme réclamant l’expulsion des étrangers auteurs de violences contre les femmes, les gaucho-féministes se mettent au même niveau que les réactionnaires qu’elles dénoncent. Pire encore, elles se font les idiotes utiles du camp réactionnaire, qui se frotte les mains quand il voit des féministes trahir avec une telle outrance les françaises victimes de violences misogynes. Les gaucho-féministes qui jettent des tomates à Marlène Schiappa tiennent mot pour mot le discours qu’Eric Zemmour attend d’elles pour nourrir sa propagande antiféministe.

Quand vous insultez les féministes réclamant l’expulsion des étrangers agresseurs et violeurs, vous obéissez à l’agenda machiste de l’extrême-gauche antiraciste, dont un des principaux combats consiste à réclamer toujours plus de laxisme pour les hommes violents, toujours plus d’inclusivité pour les ennemis des droits des femmes, toujours plus de compassion pour les criminels et délinquants qui, dans leurs écrasantissime majorité, sont de sexe masculin.

Ni Cologne, ni Vichy !

Mais les gaucho-féministes qui militent pour empêcher l’expulsion des violeurs et tabasseurs de femmes étrangers hors de France ne sont pas seulement des agents du laxisme envers les auteurs de violences contre les femmes. Elles sont carrément des saboteuses du féminisme. Ces militantes déploient une énergie colossale à ancrer dans l’opinion publique que le vrai féminisme consiste à transformer la France en terre d’asile pour les violeurs.

« Vous voulez que les droits des femmes progressent dans notre pays ? Qu’on libère la parole sur les violences sexuelles et qu’on protège les victimes de violences conjugales ? D’accord, mais dans ce cas, vous devez accepter la venue de millions d’hommes issus des pays les plus violemment patriarcaux, vous devez faire des efforts pour intégrer les étrangers qui viennent commettre des violences misogynes chez vous, et vous devez accepter l’islamisation de l’espace public dans votre pays ».

Voilà le chantage ignoble auquel se livre l’extrême-gauche qui s’accapare le féminisme en ostracisant toute féministe qui ne veut pas choisir entre sa liberté et sa sécurité, entre les droits des femmes à disposer de leur corps et le droit de son peuple à disposer de lui-même. « Alors, femme française, Cologne, ou Vichy ? »

Sans le travail de sape opéré par les gaucho-féministes, il n’y aurait pas tant de jeunes femmes qui se laissent abuser par les promesses hypocrites de la fachosphère. Elles se tournent vers ce milieu parce que c’est le seul endroit où elles ne se font pas insulter, menacer, diffamer, ostraciser, quand elles disent que la plupart des hommes qui les ont agressées dans la rue étaient des arabes. Certaines arrivent là par traumatisme de la violence des accusations de racisme qu’elles ont subies de la part de leurs proches après un viol. D’autres ont entendu leurs propres parents leur dire « tu ne vaux pas mieux que les terroristes » quand elles ont voulu parler à leur famille de leur expérience du harcèlement de rue. Alors, elles cherchent des gens qui les réconfortent. C’est l’euphorie, la bouffée d’air frais, sauf que peu à peu, elles découvrent que ce milieu est gangrené par une misogynie délirante, la dictature des chrétiens réactionnaires, et une culture du harcèlement. Elles voulaient fuir Cologne, La Chapelle-Pajol, les voilà coincées à Vichy. J’ai des piles de témoignages de harcèlement et d’agressions sexuelles au sein de ce milieu. Je ne peux rien en faire sans l’aide d’organisations féministes qui ont plus de moyens et d’expérience que moi dans l’accompagnement des victimes. Mais si je travaille avec une féministe d’une organisation reconnue, elle sera immanquablement déclarée persona non grata. Toutes les féministes de gauche qui ont été juste polies avec moi en public se sont faites rappeler à l’ordre par des gaucho-féministes.

Vous ne pouvez pas entendre les voix que vous avez vous-mêmes réduites au silence

Une phrase de la tribune est particulièrement savoureuse : « Nous, féministes, n’avons jamais revendiqué une quelconque double peine pour les étrangers ». Qui est ce nous ? Toutes les féministes que je fréquente, et j’en fréquente un paquet au bout de douze ans de militantisme féministe, toutes les féministes de mon entourage, dis-je, y compris celles qui votent à gauche, sont favorables à l’expulsion des étrangers qui commettent des violences contre les femmes sur notre sol.

Si vous ne connaissez pas de féministes réclamant cette mesure, c’est tout simplement parce que vous pratiquez l’exclusion systématique de toutes les féministes ne se soumettant pas à l’agenda de l’extrême-gauche pro-laxisme judiciaire et pro-inclusivité des criminels étrangers, et parce que les féministes de gauche autour de vous ont peur de vous dire ce qu’elles pensent puisqu’elle savent d’avance que vous les traiterez comme des criminelles.

Quand vous dites que vous ne connaissez pas de féministe pour l’expulsion des agresseurs étrangers, vous parlez comme les masculinistes qui disent ne connaître aucune femme victime de viol. Vous ne pouvez pas entendre les voix que vous avez vous-mêmes réduites au silence.

Le « féminisme inclusif » consiste à exclure 70% des femmes françaises du féminisme

Seules 30% des femmes françaises ont voté à gauche lors des dernières élections présidentielles. En excluant les femmes de droite du féminisme, le « féminisme inclusif » exclut 70% des femmes françaises du féminisme. Le féminisme inclusif que revendiquent les gaucho-féministes, c’est exiger des féministes occidentales qu’elles jettent à la poubelle la laïcité, la sécurité et leur liberté de parole sur les diverses responsabilités collectives à l’œuvre dans les violences misogynes, pour ne pas froisser l’ego racial et religieux des musulmans et des chrétiens. À l’heure où l’opinion publique ne cesse de se droitiser, il est irresponsable de faire dépendre la survie du féminisme de la survie de la gauche. Tandis que les organisations politiques dites de droite sont intégralement noyautées par le lobby chrétien réactionnaire, la base électorale de droite, elle, est de plus en plus massivement progressiste et proféministe, et ce malgré la propagande antiféministe à laquelle elle est exposée quotidiennement.

Les féministes n’ont jamais été aussi silencieuses sur le lobbying misogyne chrétien que depuis que lui a été assignée la mission de ménager la susceptibilité des musulmans. Il y a quelques jours aux États-Unis, la Cour Suprême a autorisé les employeurs à exiger le déremboursement de la contraception et de l’IVG pour leurs employées couvertes par la mutuelle de l’entreprise. Cette régression paternaliste des droits des femmes est intégralement le fruit du lobbying chrétien. Pourtant, dans le communiqué du Planning Familial américain condamnant cette décision, aucune mention n’est faite du christianisme. Les coupables ne sont jamais nommés. L’idéologie qui a inspiré cette attaque des droits des femmes n’est jamais évoquée. Or le Planning américain est comme vous, gaucho-féministe, à fond dans la lutte intersectionnelle et dans la lutte contre tout propos pouvant froisser les musulmans. Et forcément, quand on se fixe pour mission de n’offenser aucun musulman, par cohérence, on en vient à ne plus rien dire non plus quoi que ce soit de nature à heurter les chrétiens. Le Planning familial américain s’est bâti dans la critique radicale du christianisme. Il est en train de couler par soumission aux lobbies chrétiens et musulmans.

Dans tout le monde occidental, des militants chrétiens, musulmans et juifs unissent leurs forces pour bâillonner la liberté de parole sur leurs religions liberticides, et ils utilisent pour ce faire un vernis progressiste, comme l’ONG Coexist. Les lobbies religieux se débrouillent pour s’infiltrer partout, tant à gauche qu’à droite, chez les féministes comme chez les antiféministes, chez les progressistes comme chez les conservateurs, et forment de vastes nébuleuses dans les champs de l’associatif, des politiques publiques, et de « l’économie sociale et solidaire ».

C’est ainsi qu’on se retrouve avec une régression de l’accès à la contraception et à l’IVG aux États-Unis. C’est ainsi qu’on se retrouve en France avec des « comités d’éthique » remplis de lobbyistes religieux qui invitent l’Archevêque de Marseille à donner son avis sur les droits reproductifs des femmes lesbiennes et célibataires. Depuis quand un État laïc consulte-t-il des évêques pour déterminer si oui ou non les femmes ont le droit de faire des bébés de telle ou telle manière ? Depuis quand le clergé a-t-il le droit de dicter aux scientifiques, à qui nous devons tant de progrès pour les femmes, sur quels sujets de recherche ils ont le droit ou non de travailler ?

Les gaucho-féministes, larbins du christianisme après être devenues les marchepieds de l’islam

Vous avez bien contribué à leur dérouler le tapis rouge, quand vous avez mis tant d’énergie à museler la parole féministe sur les religions, quand vous avez servi joyeusement de chambre d’écho à tous ces lobbyistes religieux qui assimilent la critique des religions à de la « discrimination » et de « l’appel à la haine » — « hate crime« , comme disent les anglophones. Ou bien encore, quand vous avez fait une publicité éhontée à l’association Lallab, partenaire de Coexist, dont tout le militantisme consiste à redorer l’image de l’islam, à maquiller le voile islamique en symbole d’empowerment féministe, allant même jusqu’à aller faire des séances de promotion du hijab dans des écoles publiques françaises.

Tout ça dans un contexte où des femmes sont emprisonnées tous les ans en Iran pour refus du port du hijab. L’an dernier, la blogueuse gaucho-féministe Valérie Rey-Robert a même déclaré qu’il était « raciste » de « considérer que les croyants auraient un sexisme différent des autres« , et s’est vantée de n’avoir pas pointé le christianisme de la militante de la Manif Pour Tous Agnès Cerighelli, par souci d’égalité de traitement avec les musulmans, qu’elle met un point d’honneur à ne pas heurter dans leur foi d’amour et de paix. Les gaucho-féministes s’inclinent devant les religions misogynes liberticides comme le pape de l’Église catholique baise les pieds de migrants musulmans (oui, oui, il a vraiment fait ça, on a même la photo). Bref, les gaucho-féministes sont fières d’être devenues les larbins du christianisme après être devenues les marchepieds de l’islam.

Entre leur collaboration active avec les religieux, leur militantisme pour les droits des violeurs étrangers, leur travail de censure des témoignages de victimes de violences misogynes, leur sabotage du féminisme par exclusion de 70% des femmes françaises, leur détournement des ressources féministes pour transformer le féminisme en chasse gardée de l’ultra-gauche immigrationniste, leurs numéros de grand-guignol visant à faire passer le féminisme pour ce que les Zemmour et consorts veulent à tout prix qu’il soit, la trahison gaucho-féministe commence sérieusement à se voir. Il est temps que les fausses féministes rendent des comptes.

Vous vous préoccuppez en permanence de ménager la réputation des communautés musulmanes, allant même jusqu’à jouer un rôle actif dans l’omerta. Vous vous souciez tellement de la réputation des musulmans et des hommes migrants, que pour sauver la réputation de ces gens, vous n’hésitez pas à détruire la réputation du féminisme en en faisant un symbole de la soumission aux patriarcats importés.

Déconstruisez votre privilège bourge

Vous qui aimez tant vous auto-flageller, avec des airs de vieilles dévotes hypocrites, de votre « privilège blanc », je vous suggère de mettre vos pulsions de repentir au service d’une cause utile : déconstruisez votre privilège de grosses bourges. Quand vous utilisez votre maîtrise des codes bourgeois pour vous faire arroser de subventions et rafler des marchés publics, et que vous utilisez votre position dominante au sein du féminisme pour insulter les femmes des quartiers populaires qui tentent déséspérément d’alerter sur le harcèlement de rue dont elles sont victimes, pour les traiter de racistes dangereuses et pour déclarer dans les médias que la solution est « d’élargir les trottoirs« , vous ne faites qu’étaler votre privilège bourge à la face de toutes les femmes des quartiers pauvres. Oui, Caroline de Haas, je parle de vous. Taisez-vous, écoutez-nous, remettez vos privilèges bourges en question, réfléchissez sur les conséquences de vos actes, et ensuite seulement, revenez nous parler.

Quand vous refusez de soutenir les victimes des viols de masse racistes de Telford et Rotheram, qui ont fait des milliers de victimes, presque toutes des jeunes filles prolétaires blanches, quand vous prêtez main forte aux censeurs des victimes en répétant en chœur avec eux que parler de ce scandale risque de faire le jeu des xénophobes, alors même que les bourreaux n’ont eu de cesse de revendiquer leurs motivations raciales et religieuses, vous agissez en sales bourges et vous crachez au visage de toutes les femmes pauvres d’Occident. Quand vous militez avec vos copains du NPA, de la France Insoumise, du PCF, d’EELV, pour que la France accueille toujours plus de populations masculines issues de pays ultra-patriarcaux, et que vous militez pour qu’on les intègre même quand ils violentent des femmes, vous affichez votre mépris pour les millions de femmes françaises qui subiront dans leurs quartiers pauvres les conséquences de vos choix irresponsables. Les femmes pauvres sont les plus touchées par les violences et par la délinquance. Quand des quartiers entiers s’islamisent, c’est le quotidien de millions de femmes qui s’en trouve bousillé. Quand des villes de Seine-saint-Denis deviennent en majorité musulmanes, vous vous frottez les mains parce que c’est pour vous et vos copains la seule manière de vous faire réélire en promettant des mosquées et toutes sortes d’insanités clientélistes, et vous vous fichez bien des conséquences que tout ça peut avoir sur le quotidien des femmes qui y vivent. Combien de Mila en France a-t-on ignoré par votre faute ? Combien de Mila en France ont gardé le silence, ne sachant pas à qui s’adresser ?

Ce qu’on appelle aujourd’hui l’affaire Mila s’est joué à un cheveu. Cela faisait plus d’une semaine que Mila était assaillie par des milliers de menaces de mort, de viols, de tabassage et de torture et d’injures sexistes, racistes et lesbophobes, quand elle m’a contactée. C’est un ami à moi qui lui avait écrit in extremis avant qu’elle ne perde ses accès aux réseaux sociaux, pour lui dire que j’étais déterminée à faire tout ce que je pouvais pour l’aider. Quand elle m’a contactée, elle était dans une détresse que peu de gens peuvent imaginer. Elle était seule face à ses harceleurs, son seul soutien était sa famille, elle voyait son avenir foutu, ses rêves de carrière en miettes, ne pouvait même plus mettre un pied dehors sous peine de tabassage. Quand une association subventionnée d’aide aux mineurs victimes de cyber-harcèlement a contacté Mila et sa famille, sa seule « aide » a consisté à exiger que Mila soit interdite de toute présence sur les réseaux sociaux, qu’elle se taise, qu’elle se terre, qu’elle se fasse oublier. Objectif : pas de vagues. Quitte à ce que la réputation de Mila soit flinguée à vie, quitte à ce qu’elle ne puisse plus jamais mettre un pied au lycée, quitte à subir en silence les menaces et le harcèlement. Cette association bosse avec vous, les gaucho-féministes. Je ne crois pas aux hasards. Du coté du lycée de Mila, même obsession d’etouffer l’affaire. Aucune mesure prise à l’encontre des camarades de classe qui avaient balancé son adresse personnelle et tenté d’organiser son lynchage physique. Mila ne m’a nullement contactée pour des raisons politiques, comme vos camarades de Mediapart l’ont prétendu dans le but de servir aux harceleurs de Mila le discours qu’ils voulaient entendre, non, Mila m’a écrit parce que j’étais tout simplement la seule féministe déterminée à tout mettre en œuvre pour l’aider, dans la situation désespérée où elle se trouvait. Au lieu de vous demander comment faire plaisir aux militantes islamistes qui squattent le féminisme, demandez-vous pourquoi Mila n’a eu que moi vers qui se tourner, dans un pays qui compte autant d’associations gaucho-féministes subventionnées. Demandez-vous pourquoi elle savait, du haut de ses 16 ans, qu’elle ne pourrait obtenir aucune aide de votre part. Demandez-vous comment vous avez fait pour bousiller à ce point la réputation du féminisme français. Demandez-vous pourquoi le lien de confiance entre les associations féministes et une part croissante des femmes de ce pays est totalement brisé, malgré le fait que les femmes sont de plus en plus féministes.

Quand Mila, jeune chanteuse lesbienne de 16 ans, a dû être déscolarisée et rester enfermée chez elle durant des semaines pour éviter d’être physiquement lynchée par ses camarades de classe, quand elle essuyé plus de 30 000 menaces de mort et des centaines de milliers de publications de harcèlement sur les réseaux sociaux, vous avez détourné le regard, parce que la priorité pour vous, c’était votre agenda d’extrême-gauche, c’était de préserver la réputation de votre électorat musulman. Parmi les personnes qui ont participé à son harcèlement, il y avait un bon paquet de gaucho-féministes et de « féministes musulmanes » (sic), ces femmes que vous chouchoutez tant, ces femmes envers qui vous avez décrété que le féminisme devrait se montrer « inclusif », quitte à expulser la majorité des femmes françaises du féminisme. Je peux vous fournir volontiers les captures d’écran attestant des magnifiques résultats de votre féminisme inclusif avec les bigotes, discriminatoire envers les laïques. Par la faute de votre militantisme bourge, des millions de jeunes femmes dans leur quartier en France vivent en situation de minorité ethnique et religieuse au milieu d’une jeunesse désormais par endroits à 70% originaire de pays extra-européens ultra-patriarcaux, majoritairement musulmans. Les chiffres sont indiqués ici, au cas où vous auriez le courage de regarder en face le résultat de votre militantisme.

Quand des hommes viennent dans notre pays pour violer et tabasser des femmes, vous vous mobilisez pour les défendre et nous forcer à cohabiter avec ces ordures. Vous réclamez même qu’on leur donne le droit de vote.

Quand des militants religieux misogynes militent pour supprimer des droits aux femmes, vous vous soumettez, vous vous pliez en quatre pour assouvir le moindre de leurs caprices, et telles des kapos, vous réprimez toutes les féministes qui osent froisser l’ego religieux de ces militants.

Quand des femmes anglaises sont victimes de viols racistes de masse, comme à Telford et Rotherham, vous les ignorez et insultez toutes les féministes qui osent les soutenir.

Quand des femmes veulent s’engager au sein du féminisme, vous les jetez comme des malpropres si elles veulent expulser les violeurs, mais vous les accueillez à bras ouverts si elles arborent l’étendard d’une religion misogyne liberticide qui proclame noir sur blanc l’infériorité de la femme, qui chaque année en Indonésie condamne des femmes à des flagellations publiques si elles ont des relations sexuelles sans être mariées, qui chaque année en Iran condamne des femmes à de la prison parce qu’elles ont osé montrer leurs cheveux, qui égorgea quantité de femmes libres en Algérie, et qui, partout où elle triomphe, transforme la vie des femmes en un enfer.

Quand des femmes ont voulu témoigner de leur expérience du harcèlement de rue, des insultes, menaces de mort, de viols et de tabassages qu’elles ont reçues dans l’espace public, vous avez jeté leurs témoignages à la poubelle, parce que les harceleurs n’avaient pas le profil qui arrangeait votre agenda politique.

Du fond du cœur : allez vous faire foutre. Et rendez l’argent. Et s’il reste un résidu de féminisme sincère au fond de vos âmes de kapos, présentez vous excuses à toutes les femmes et à toutes les féministes que vous avez trahies.

Pour une coordination interpartisane des fronts féministes

Je persiste et je signe : l’islamophobie et la christianophobie ne sont pas seulement des droits dans un pays laïque garantissant la liberté d’expression ; il s’agit carrément d’un devoir féministe. Ces idéologies religieuses sont toutes deux d’importants diffuseurs de misogynie et pratiquent un lobbying politique intense pour détruire les libertés des femmes.

Il est urgent de mettre en place une coordination interpartisane des fronts féministes. Les militants religieux liberticides et les masculinistes ne se gênent pas pour faire du lobbying dans la totalité de l’échiquier politique. Aux uns, ils jurent que leur religion est la plus féministe qui soit ; aux autres, ils promettent que leur religion, remise au centre de l’État, redressera les femelles comme elles le méritent. Ils n’ont aucun scrupule et s’entraident joyeusement, tandis que vous, vous ostracisez vos camarades féministes dès qu’ils vous l’ordonnent, persuadées d’avoir ainsi fait progresser « la cause », bande de pigeonnes que vous êtes.

Les gaucho-féministes soumises à leurs maîtres religieux et immigrationnistes mettent leur énergie à faire du féminisme la chasse gardée de la gauche, quitte à exclure 70% des françaises du féminisme. À l’inverse, ma mission est d’apporter les lumières du féminisme à la droite. C’est ma priorité absolue, tout mon travail est subordonné à ce but et je m’y dédie entièrement. Une étape essentielle pour amener les femmes et hommes de sensibilité dextriste au féminisme, c’est de briser la mainmise chrétienne réactionnaire sur toutes les organisations politiques présentées comme étant de droite. À cause de cette mainmise, les organisations politiques étiquetées à droite sont en décalage complet avec leur base électorale, massivement progressiste et ouverte aux idées féministes, pour peu qu’Eric Zemmour et Caroline de Haas veuillent bien cesser leur propagande abjecte consistant à présenter l’intégration des violeurs étrangers comme un devoir féministe. Il nous faut des luttes féministes sur tous les fronts, dans tous les milieux, toutes les communautés, tous les groupes politiques. Je ne pourrai pas dératiser la droite française de ses misogynes réactionnaires sans l’aide des féministes de gauche. Et heureusement, des féministes de gauche sincères, qui font passer la cause des femmes avant tout, j’en connais un paquet.

J’ai bien assez bourlingué avec des féministes de gauche pour savoir que beaucoup ne sont pas comme les gaucho-féministes que j’ai décrites dans ce texte. J’ai connu bien assez de féministes de gauche, et j’ai bien assez lu sur l’histoire du féminisme, pour savoir qu’il a existé et qu’il existe toujours quantité des féministes de gauche d’une sincérité absolue. Je ne doute pas un seul instant de la sincérité militante féministe de Marie-Hélène Lahaye, d’Ovidie, ou encore de Sandrine Rousseau, toutes féministes et femmes de gauche. Les collabos et les phagocyteuses sont une minorité qui tyrannise les autres féministes, lesquelles se retrouvent prises en otage.

J’invite toutes les féministes, de gauche comme de droite, à se serrer les coudes autant que les misogynes entre eux, et à se torcher avec les anathèmes que profèrent les gaucho-féministes à l’encontre de toute féministe qui oserait pointer le militantisme misogyne de l’islam et du christianisme, souligner les spécificités de leurs discours oppressifs, et réclamer l’exclusion des hommes qui agressent, violent, frappent ou tuent des femmes.

Refusons le chantage que les gaucho-féministes et les misogynes réactionnaires font peser sur les féministes. Ni Cologne, ni Vichy !